Carte de presse : je t'aime, moi non plus

Publié le par chomeurdefond

Je viens de faire un truc que je n'avais jamais fait jusqu'à maintenant : pendant quatre jours, je n'ai pas touché mon ordinateur. Pas une seule fois. Je n'ai pas relevé mes mails, pas regardé une seule annonce, pas cherché une info. Je me suis déconnectée du monde (j'avais quand même la télé !) et devinez quoi ? Je ne m'en suis pas plus mal portée !

J'ai pris du temps pour moi tout simplement. Sans paniquer pour les sujets que je n'arrivais pas à casser, les piges que je ne vendais pas, les salaires qui ne rentraient pas. Je me suis vidée la tête et je crois que ça m'a permis de relativiser.

C'est sûr que je ne voudrais pas perdre ma carte de presse. Qui le voudrait ? Après trois ans d'études dans une école reconnue, des débuts assez rapides dans des rédactions, des échelons qui montent, qui voudrait d'un coup, perdre ce petit bout de papier ? Un bout de papier qui ne sert pas à grand chose finalement, du moins pas à mon échelle de journaliste de PQR, mais qui a un gros impact psychologique. C'est lui qui prouve aux yeux du monde que vous êtes bien un journaliste et pas un imposteur...

 

Immatriculation et numéro de Siret

 

Mais d'un autre côté, si jamais la commission de la carte ne me la renouvelle pas l'année prochaine, est-ce que j'en mourrai ? Certainement pas ! Il faudra simplement que d'ici là, j'ai pris le taureau par les cornes et enfin tranché : est-ce que je me sens les épaules de me lancer en indépendante, de facturer mes corrections, mes relectures, mes aides à la mises en page ? Je ne suis pas sûre d'être une bonne vendeuse et gestionnaire.

C'est un peu comme pour les piges, ça. C'est facile d'avoir les idées. Mais quand il s'agit d'aller frapper aux portes des rédacteurs en chef pour leur exposer les sujets et les défendre, c'est déjà nettement plus compliqué !

Alors je ne sais pas exactement quel déclic j'attends pour déposer ma demande d'immatriculation en tant que rédactrice-correctrice. J'aurais enfin un numéro de Siret, qui me permettrait de facturer en bonne et due forme mes clients (et accessoirement de payer des taxes supplémentaires !). Mais je n'aurais plus ma carte de presse, barrée de ces trois bandes bleu-blanc-rouge, qui fait la fierté de mes parents et a fait celle de mes grands-mères au départ...

Décidemment, c'est vraiment je t'aime moi non plus avec elle !

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