Est-ce que je me brade ?

Publié le par chomeurdefond

 Aujourd’hui, je viens de postuler à une annonce qui offre un salaire de 9.87 euros… Quelques centimes de plus que le SMIC pour cinq ans d’études… Ok, j’ai un niveau licence, pas plus. Mais quand même, mon diplôme sort d’une des treize écoles reconnues par la profession, je parle anglais couramment et je viens de passer un peu plus de quatre ans dans différentes rédactions de PQR. Je peux mener des interviews, je peux rédiger des papiers rapidement, je peux faire de la mise en page et corriger des articles, je peux faire les titres, les affichettes, et même gérer une équipe de correspondants. Je peux faire tout ça, et pourtant, personne ne veut de moi, même pour faire le café ! J’ai raté quelque chose, j’ai dû oublier de saisir le coche à un moment donné. Et ce qui me met hors de moi, c’est que je sais très bien quand… Si j’avais signé ce p…. de contrat quand on me l’a proposé, même à des centaines de kilomètres de chez moi, je ne me poserais plus ce genre de questions aujourd’hui ! Et je serai bien loin d’être payée au SMIC ! Mais est-ce que je serais plus heureuse pour autant ?

C’est terrible cette capacité à toujours se poser autant de questions ! Peut-être que si on s’en posait moins, on se porterait beaucoup mieux. Mais je suppose que c’est impossible. Alors je vais continuer à me poser des questions, encore et toujours ! Et espérer qu’un jour, elles vont trouver des réponses quelque part. Dans une rédaction par exemple.

Ce serait formidable de savoir que je n’ai pas fait tout ça pour rien et que je peux continuer à espérer un salaire un peu plus élevé.

 

Relever la tête

 

Je sais bien que tous ceux qui triment pour 1.000 euros par mois sont à plaindre, mais j’imagine que je suis trop égoïste pour vraiment m’en soucier. Je m’apitoie sur mon sort, comme le premier abruti que j’aurais tendance à détester en temps normal. Est-ce qu’on m’a obligé à refuser un poste sûr et convenablement payé ? Est-ce que j’avais le couteau sous la gorge quand j’ai fait mes valises et proposé à mon mari de déménager ? Est-ce que je n’avais aucun autre choix que la précarité du chômage ? Non, non et encore non !

Alors il serait sûrement temps que je relève la tête et cherche un moyen de m’en sortir, sans brader mes compétences à tous de bras. J’ai fait des études, j’ai de l’expérience. J’ai un mari qui me soutient (encore un peu en tout cas !!). Alors je devrais aller de l’avant. Laisser de côté les annonces à 2 francs 6 sous. Oublier les carrés de chocolat pour noyer mon désespoir. Et harceler tous ces chefs de rédac qui ne m’ont même pas répondu. Il y en a quand même bien un qui a une place quelque part… Même pour un SMIC !

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